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Le point sur... Le lombricompostage
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Le 10 mai 2010,

Késako ?

Cette pratique consiste à composter les biodéchets (essentiellement déchets végétaux de la cuisine) grâce à des vers de terre. Les vers composteurs, du genre Eisenia, à ne pas confondre avec les lombrics qui sont des vers fouisseurs, sont gloutons. Ils ont la capacité d’ingérer de grandes quantités (environ la moitié de leur poids par jour) et de digérer rapidement leur nourriture, c’est-à-dire nos déchets.
La digestion de nos biodéchets par les vers produit un concentré de matière organique qui s’avère être un compost d’excellente qualité.
Cette technique de valorisation des biodéchets a d’abord été développée aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie avant de gagner l’Europe. Elle sort aujourd’hui de la confidentialité grâce à quelques personnes qui se sont lancées avec une grande motivation dans la promotion du lombricompostage. Certaines collectivités comme la Communauté d’agglomération du Havre ou la communauté d’agglomération d’Annecy ont même décidé d’équiper et de former des familles volontaires pour pratiquer le lombricompostage.

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Pourquoi adopter le lombricompostage ?

Le lombricompostage vous permet de valoriser vos biodéchets à domicile et ainsi de les dévier de la mise en décharge ou de l’incinération. C’est donc un moyen concret d’éviter des pollutions et des émissions de gaz à effet de serre, en particulier de méthane. Aujourd’hui en France, presque un tiers de notre poubelle quotidienne est composée de biodéchets. Pourtant, seulement 15 % de ces derniers sont compostés. Le lombricompostage est une des solutions permettant le retour à la terre de la matière organique. Vous produisez en effet un amendement et un engrais de qualité qui amélioreront la qualité biologique de la terre que vous utilisez pour vos plantes. Le lombricompostage demande une certaine volonté car il nécessite un entretien plus poussé que le compostage traditionnel.
Il peut également être un support pédagogique très ludique lorsqu’il est pratiqué à l’école pour comprendre le cycle de la matière organique. C’est aussi un outil de sensibilisation à la prévention des déchets.

Comment s’y prendre ?

Le lombricompostage est bien adapté à la vie en appartement. Il peut bien sûr aussi être réalisé dans une maison, sur le balcon, etc. Le lombricomposteur est souvent une boîte à plusieurs étages qui permet une maturation progressive du compost.

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Des trous sont percés dans les plaques séparant chaque étage. On commence par remplir le plateau inférieur, celui qui accueille les vers, avec les déchets. Ils seront progressivement transformés lombricompost. Lorsque le premier plateau est plein, on dépose les déchets dans le plateau du dessus. Les vers migreront par les trous vers l’étage supérieur lorsqu’ils auront fini de manger les déchets situés au-dessous. Le lombricompost mature peut ensuite être récupéré dans l’étage quitté par les vers : il présente la texture et la bonne odeur d’un humus de sous-bois.
Différents modèles de lombricomposteurs sont proposés dans le commerce, mais il est aussi possible de le construire soi-même. Plusieurs guides pratiques auxquels se référer sont disponibles sur internet ou en librairie.
Le volume de votre lombricomposteur doit être adapté à votre production de biodéchets, de même que la quantité de vers qui y travailleront. Environ deux grammes de vers digèrent un gramme de déchets par jour. Une famille de 4 personnes produisant 2 kg de déchets organiques par semaine aura donc besoin d’environ 570 g de vers (soit le volume de deux paumes de mains) pour démarrer son lombricomposteur. Il est donc utile de peser ses biodéchets pendant deux ou trois semaines afin d’évaluer sa production et donc la quantité de vers nécessaire pour commencer le lombricompostage. La population de vers se régulera d’elle-même par la suite.

Quels déchets peut-on donner aux vers ?

La liste est longue mais les déchets les plus couramment utilisés sont les épluchures de fruits et de légumes, le marc de café, les coquilles d’oeufs, les sachets de thé, les filtres à café,… (photo).
A éviter :

  • le chou en grande quantité car il est difficilement dégradable par les vers.
  • les agrumes car ils contiennent de la limonène, toxique pour les vers.
  • les déchets de viande ou de poisson car leur dégradation peut entraîner de mauvaises odeurs et attirer les mouches.

Chaque lombricomposteur est un milieu unique. Votre observation vous permettra d’identifier les déchets les plus appréciés des vers et à contrario ceux qui ne sont pas bien dégradés.
Les vers n’ont pas besoin d’être nourris tous les jours.

Quelques conseils d’entretien

Le lombricomposteur est un éco-système à part entière qui repose sur un équilibre entre différents paramètres. La température ne doit être ni trop élevée ni trop basse, entre 13 et 25 °C. C’est pourquoi il peut être pratique de le placer à la cave afin de bénéficier d’une température constante. Il est essentiel d’installer une « litière » avant de démarrer le lombricomposteur.

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Elle peut être constituée de morceaux de papier journal humidifié, de copeaux de bois, de feuilles mortes, etc. Cette litière contient des éléments structurants et permet ainsi l’aération du système. L’aération est un paramètre fondamental du lombricompostage. Elle garantit le maintien de l’oxygène et empêche donc le développement de conditions anaérobies, favorables à la fermentation et donc aux mauvaises odeurs. Enfin, le lombricomposteur ne doit pas être trop humide. La régulation de l’humidité se fait par l’ajout de litière car elle contient des matériaux absorbants.

Le lombricompost peut être récolté dans les plateaux inférieurs une fois que les vers ont migré vers ceux du haut. Le lombricompostage produit également un jus appelé parfois « thé de compost ». La plupart des lombricomposteurs vendus dans le commerce sont équipés de système de récupération de ce jus grâce à un robinet. C’est un engrais très puissant qui peut être utilisé, dilué, pour les plantes : il faut un volume de « thé de compost » pour dix volumes d’eau.

Une référence essentielle :
Le livre «  Les vers mangent mes déchets  » de Mary Applehof, traduit par Agnès Allard répond à toutes les questions pratiques concernant le lombricompostage et regorge d’astuces pour réussir son lombricompost. Disponible auprès du Cniid.

Quelques liens utiles :
- Association Art Bio : site offrant des conseils pratiques pour réussir son lombricompostage.
- Nima’sadi : conseils pour installer et utiliser son lombricomposteur.
- Association Worgamic : oeuvre pour le développement du lombricompostage et propose notamment des interventions dans les écoles.

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