Les associations protectrices de l’environnement dont font partie Les riverains de Longuefuye, le Centre National d’Information Indépendante sur les Déchets (CNIID) ou encore les Amis de la Terre ont été surprises par la décision de notre Président de venir sur le site de traitement de déchets de Séché Environnement à Changé pour célébrer les 4 ans du Grenelle de l’Environnement. Surprise néanmoins limitée par sa précédente visite en juin à Sablé-sur-Sarthe sur la sécurité alimentaire à proximité des terres souillées aux PCB, car rappelons-le aujourd’hui c’est un troupeau entier de bovins qui se fait décimer.

En plein fief de M. Arthuis, Sénateur et président du Conseil Général, le site de Changé, que certains appellent le "Mont Séché", est apparemment une merveille environnementale, magnifiquement plantée de végétations où la faune y est réintroduite et entretenue par une association ‘environnementale’ locale. La visite concerne à priori le centre de tri du recyclage, qui représenterait les 2/3 des déchets mayennais.

Objectivement, le site de Changé accueille 700 000 tonnes de déchets ménagers ainsi que 350 000 tonnes de déchets dangereux par an alors que la production de déchets mayennais, à raison de 350 kg/an par habitant, ne représente qu’environ 100 000 tonnes… Nos élus ne manquent pas à juste titre de miser sur la proximité
pour l’alimentation, tout comme le reste de l’hexagone, mais pour les déchets, malgré le Grenelle de l’Environnement et un Code de l’environnement très clair, cela ne s’applique pas transformant le site de Changé en véritable « aspirateur national à déchets ».

L’inquiétude au niveau des déchets dangereux est manifestement la plus préoccupante. Séché Environnement traite en effet REFIOMS [1] et mâchefers de déchets dangereux [2] en provenance d’incinérateurs comme celui de Trédi en Rhône-Alpes (filiale de Séché) et bien d’autres aux quatre coins de la France alors que dans les différentes régions il existe des sites plus proches qui sont prêts à accueillir ces déchets.
Peut-on parler ici de respect du Grenelle de l’Environnement alors que celui-ci prône le traitement de proximité ?

Pour mémoire depuis 2010, l’entreprise Séché a été inquiétée par des associations environnementales à Rennes pour non respect de la réglementation en matière de transport des déchets dangereux (transit non autorisé, conteneurs non étanches). La plateforme rennaise de transit ayant été remise en cause, Séché préfère aujourd’hui acquérir un site à Longuefuye (à 30km de Changé) sur lequel il pourra agir à sa guise en disposant "d’un outil que l’on gère nous-mêmes, avec nos propres standards" selon les termes de sa directrice des relations institutionnelles, Juliette Aubert épouse Zoccheto, en février dernier. Le transit par Laval doté d’une gare ne serait-il pas préférable économiquement ?
A moins que Séché Environnement, dont le site d’enfouissement de Changé arrive à saturation, n’ait d’autres projets sur Longuefuye que du transit.

Enfin il convient de rester vigilant quand aux propos de l’industriel car en 2010, il évoquait dans des courriers au préfet et dans la presse un projet de transit simple de déchets non dangereux pour le site de Longuefuye. Au cours des derniers mois, il a été question de site de stockage pour des matières liquides, puis l’évocation de transit de déchets dangereux. Qu’en sera-t-il demain ? Sachant que l’APEGE (Association de protection de l’environnement de Genest sur Isle) a mis en lumière une étude d’impact effectuée par Séché à Changé sur 2.500 ha.
Affaire à suivre...

Plus d’informations sur le site de l’association Terre et Vie d’Anjou