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Etudes InVS sur l’incinération
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Le 18 février 2009,

Après l’appel lancé par les associations le 10 décembre 2008, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a enfin publié le 17 février l’étude définitive sur l’imprégnation par les dioxines attendue depuis plus de 2 ans. Les conclusions de l’InVS minimisent l’imprégnation des populations par les dioxines mais ne peuvent lever les doutes sur les risques sanitaires actuels (notamment cancers) qui ne pourront pas être étudiés avant ... 10 ou 20 ans.

En mars 2008, l’étude sur l’incidence des cancers menée par l’InVS révélait des risques statistiquement significatifs d’apparition de certains cancers, la relation de cause à effet étant jugée fortement probable. L’étude publiée hier conclut au fait qu’il n’y a pas de répercussions sensibles sur les niveaux de dioxines, de plomb et de cadmium pour les populations exposées. Toutefois, les consommateurs de produits locaux (produits laitiers, oeufs, graisses animales) présentent bien des concentrations plus élevées en dioxine. La consommation de viande, d’abats et de produits laitiers pour les populations exposées a eu également pour effet d’augmenter la plombémie.

L’InVS a profité de la publication de ce rapport définitif pour réaliser un numéro thématique sur l’incinération des déchets dans son Bulletin d’Epidémiologie Hebdomadaire (BEH). Sans cesse mis en avant, le respect des normes réglementaires actuelles ne saurait être synonyme de respect du principe de précaution car de nombreuses incertitudes planent encore sur les effets à long terme des incinérateurs. L’OMS, qui a réalisé une méta-analyse des effets des incinérateurs sur la santé, met en avant les carences existantes de la connaissance de l’impact des incinérateurs. « L’impact global sur l’environnement et sur la santé humaine par des mécanismes d’action indirects n’a pas encore été évalué ». La contribution de l’incinération à la production de gaz à effet de serre et de polluants persistants dans l’environnement est notamment mise en avant. L’émission des particules ultrafines et des nano particules n’est pas suffisamment connue aujourd’hui. Ces polluants ne sont même pas mesurés à la sortie des cheminées. Même en réduisant les concentrations, la fraction résiduelle émise par les incinérateurs pourrait être « de nature différente et plus nocive » que la pollution liée à d’autres sources (émission des automobiles).

Les citoyens devront-ils subir encore longtemps les risques potentiels de l’incinération sous prétexte qu’il « n’existe pas assez de preuves indiscutables permettant de définir de manière univoque une politique en matière d’incinération » ? Cet argumentaire rappelle curieusement celui utilisé sur les OGM.

Lire le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l’InVS du 17 février 2009

Lire l’interview de Dominique Frey, présidente de l’ACALP : "Qui peut dire que mon cancer n’est pas lié à l’incinérateur ?" (L’Express - 18 février 2009)

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