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Incinération et surcapacité : SITA UK dévoile son jeu
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Le 10 septembre 2012,

Un rapport interne de SITA UK daté de 2011, que le Cniid a pu se procurer, met en garde le Royaume-Uni contre de mauvais choix concernant le dimensionnement de ses installations d’incinération au regard de la situation surcapacitaire des incinérateurs allemands, belges, néerlandais et suédois.

Tout d’abord, l’auteur confirme que la mise en place de la collecte sélective fait concurrence au fonctionnement d’installations d’incinération conçues pour fonctionner avec un apport constant. Il recommande ainsi de vérifier la flexibilité des installations de traitement avant d’effectuer des changements notables dans la stratégie de collecte sélective. Une mauvaise prise en compte de ces paramètres, couplée à la volonté de faire de l’incinération une source d’énergie, auraient mené à l’installation d’une surcapacité d’incinération dans les pays d’Europe du Nord. Le rapport note par exemple que, alors qu’il existe une surcapacité de 2 millions de tonnes, la Suède continue à construire des incinérateurs dans le but de produire et vendre de l’énergie, ce qui la rend aujourd’hui extrêmement dépendante des importations de déchets. Cette situation pourrait empirer si la Norvège stoppait ses exportations vers son voisin. Les Allemands sont également des importateurs nets de déchets, pour satisfaire la demande de leurs incinérateurs.

Si SITA UK s’intéresse tant à la surcapacité installée du parc d’incinérateurs d’Europe du Nord, c’est que l’entreprise craint de ne plus pouvoir importer suffisamment de déchets pour combler ses propres vides de fours. Car l’opérateur note, exemples concrets à l’appui, qu’une surcapacité installée aurait des conséquences importantes sur l’entreprise. Financières d’abord, puisque certains incinérateurs, comme celui de Rotterdam, ont été obligés de fermer par manque de déchets. Technologiques ensuite, puisque cela risque de cantonner les multinationales du déchets à la seule rénovation/modernisation du parc, par manque de demande de construction, ce qui génèrerait une plus-value nettement moins importante. Pour finir, l’opérateur note que cela aurait des conséquences environnementales, en obligeant au transport de déchets sur de longues distances et en exerçant une pression sur les flux de déchets organiques et recyclables, mettant en péril l’atteinte des objectifs européens.

Quand on vous disait que les déchets étaient un vrai business...!

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